Article
- Date22 avril 2025
- InstitutionAl Omam
- TitreÉduquer sans punir (Dr Thomas Gordon)
Introduction
Beaucoup de parents se demandent comment faire respecter les règles sans avoir recours aux punitions. Peut-on vraiment éduquer ses enfants sans crier, sans punir, ni même promettre de récompenses ? Le Dr Thomas Gordon, psychologue américain de renom (nommé à trois reprises pour le Prix Nobel de la Paix), a apporté une réponse positive à cette question. Dans son livre Éduquer sans punir, il présente une approche éducative innovante pour responsabiliser les enfants sans punition ni récompense. Son idée centrale est qu’une discipline bienveillante, fondée sur la communication et le respect mutuel, peut encourager l’enfant à changer de comportement de lui-même. Pour y parvenir, la méthode Gordon propose des outils concrets – l’écoute active, les messages « Je » et la résolution de conflits gagnant-gagnant – qui permettent d’établir une relation familiale harmonieuse sans vainqueur ni perdant. Cet article explique ces idées fondamentales, afin d’aider tous les parents, de jeunes enfants comme d’adolescents, à adopter une éducation sans punir.
Pourquoi choisir une éducation sans punition ?
Imposer une punition peut sembler efficace sur le moment : l’enfant obéit sous la peur de la sanction. Cependant, à long terme, les punitions risquent d’entamer la confiance et la communication entre parent et enfant. Lorsqu’un enfant est puni, il peut ressentir de la colère, de l’injustice ou de la honte. Souvent, il cherche soit à éviter la prochaine punition (en cachant ses bêtises), soit à défier l’autorité parentale, plutôt qu’à comprendre en quoi son comportement pose problème. De plus, punir n’enseigne pas à l’enfant comment mieux agir à l’avenir : il sait ce qu’il ne doit pas faire, mais ne sait pas forcément quelle alternative positive adopter.
Le Dr Gordon suggère donc d’éduquer sans punir, ce qui ne signifie pas tout permettre ni renoncer à guider l’enfant. Au contraire, il s’agit de remplacer la peur de la sanction par la prise de responsabilité. Sans la menace de punition (ni la promesse de récompense), l’enfant apprend à faire les bons choix parce qu’il en comprend le sens et les conséquences. Cette approche valorise l’autodiscipline : l’enfant intègre les règles et les valeurs parce qu’il y adhère, et non par crainte ou par intérêt. Par exemple, au lieu de dire « Si tu ne ranges pas ta chambre, tu seras privé de dessin animé », un parent bienveillant expliquera « Il faut ranger ta chambre pour que tu retrouves tes affaires et que l’on s’y sente bien. Je peux t’aider au début si tu veux ». L’enfant est invité à coopérer, pas contraint sous la menace. Ainsi, il est plus susceptible de comprendre l’importance de l’ordre et de développer le désir de ranger par lui-même, et pas seulement pour éviter une punition.
Adopter une éducation sans punition change l’atmosphère familiale. Les enfants, qu’ils aient 4 ans ou 15 ans, se sentent plus en sécurité pour exprimer ce qu’ils ressentent, y compris leurs erreurs, car ils savent qu’ils ne seront pas humiliés ou sévèrement punis. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune conséquence aux bêtises ou aux manquements. Au contraire, les conséquences peuvent être discutées et mises en place de manière constructive (par exemple, réparer une erreur, aider à nettoyer en cas de dégât, etc.), sans recourir à la punition arbitraire. L’objectif est d’enseigner et de guider plutôt que de contrôler par la peur. Dans cette optique, Thomas Gordon préconise plusieurs techniques de communication bienveillante, que nous allons détailler ci-dessous.
L’écoute active : écouter vraiment pour mieux comprendre
Le premier pilier de la méthode Gordon est l’écoute active. Cette façon d’écouter l’enfant implique de lui accorder une attention totale et bienveillante, et de chercher à comprendre ce qu’il ressent du point de vue de l’enfant. Concrètement, pratiquer l’écoute active signifie se mettre à la hauteur de l’enfant (au sens figuré comme au sens propre), et reformuler ses paroles pour vérifier qu’on a bien compris. On accueille ses émotions sans les juger, ni minimiser ce qu’il vit.
Par exemple, imaginons une fillette de 6 ans qui rentre de l’école en colère et en larmes parce qu’une camarade lui a dit des mots méchants. Un réflexe courant serait de la sermonner (« Ne pleure pas pour si peu, il faut être forte ») ou de la distraire (« Allez, calme-toi, on va manger un goûter »). Avec l’écoute active, le parent va plutôt accueillir le sentiment et montrer qu’il écoute : « Je te vois très triste et en colère. Ta journée a été difficile, n’est-ce pas ? Tu as de la peine parce que ton amie t’a dit des choses méchantes… ». En entendant ces mots, l’enfant sent que son parent comprend sa douleur. Souvent, cela suffit pour qu’elle se calme progressivement, se sente soutenue, et éventuellement en dise plus sur ce qui s’est passé. Le parent n’a pas donné de solution immédiate, mais en écoutant activement, il a offert à l’enfant un espace pour exprimer son émotion et commencer à la surmonter.
Avec un adolescent, l’écoute active est tout aussi précieuse. Un ado parle peut-être moins spontanément de ses problèmes, mais il n’en a pas moins besoin d’être entendu. S’il se plaint, par exemple, de règles qu’il juge trop strictes, un parent pratiquant l’écoute active pourrait répondre « J’entends que tu trouves les règles injustes et que tu aimerais avoir plus de liberté ». Cela ne veut pas dire que le parent cède à tout, mais cette attitude montre au jeune qu’on prend en compte son point de vue. Lorsqu’un adolescent se sent écouté sans jugement, il est plus enclin à dialoguer. Même s’il n’obtient pas tout ce qu’il veut, savoir que ses parents comprennent ses frustrations peut désamorcer bien des conflits. Au contraire, un refus sec sans écoute (« C’est comme ça un point c’est tout ») risque de le braquer davantage.
L’écoute active crée un climat de confiance. L’enfant, petit ou grand, apprend qu’il peut exprimer ses émotions librement. Pour le parent, c’est l’occasion de mieux cerner les vrais problèmes derrière les comportements. Parfois, écouter suffit à résoudre la situation : un enfant qui se sent compris est plus calme et coopératif. D’autres fois, l’écoute active prépare simplement le terrain pour chercher ensuite une solution ensemble. Dans tous les cas, elle renforce le lien affectif parent-enfant, car ce dernier se sent respecté et en sécurité sur le plan émotionnel.
Communiquer sans violence grâce au « message-Je »
Le deuxième outil phare de la méthode Gordon est le « message-Je », un concept proche de la communication non-violente. Il s’agit d’une manière de s’exprimer en décrivant ce que l’on ressent soi-même, plutôt que d’accuser l’autre. En situation de tension, nous avons souvent le réflexe d’utiliser des messages « Tu » accusateurs : « Tu n’écoutes jamais rien », « Tu as encore fait une bêtise », « Tu me déçois ». Ce type de phrases, même prononcées sur le coup de la colère, fait l’effet d’une attaque pour l’enfant ou l’adolescent, qui aura tendance à se braquer, à répondre avec insolence ou à se fermer complètement. La communication est rompue, chacun campant sur ses positions avec ressentiment.
Le message-Je inverse cette dynamique. Plutôt que de blâmer l’enfant, le parent parle en son nom propre, de ses émotions et de ses besoins. La formule générale d’un message-Je est simple : « Je me sens ... quand ... parce que ... ». Par exemple : « Je me sens inquiète quand tu rentres après l’heure prévue parce que j’ai peur qu’il te soit arrivé quelque chose » au lieu de « Tu es irresponsable de rentrer si tard ! ». De même, avec un plus jeune : « Je suis très contrarié de voir des dessins sur le mur du salon, parce que c’est difficile à nettoyer et j’aime avoir une maison propre » au lieu de « Tu as encore fait une bêtise, tu n’en fais qu’à ta tête ! ». Dans ces messages, on remarque que le parent exprime son ressenti (inquiète, contrarié) face à un comportement précis, et explique pourquoi cela le dérange (peur d’un danger, importance de la propreté). Il n’y a ni étiquette négative collée à l’enfant, ni jugement global sur sa personne.
Cette manière de communiquer est dite non-violente car elle évite les mots qui blessent. Elle a plusieurs effets positifs. D’une part, l’enfant n’étant pas attaqué directement, il est plus réceptif à ce que dit le parent. Entendre que « Maman s’inquiète pour moi » touche davantage un adolescent qu’un reproche du type « Tu te fiches de nous ». D’autre part, cela modélise pour l’enfant une façon saine d’exprimer ses propres émotions. Un enfant qui grandit avec des parents utilisant des messages-Je apprendra à dire lui aussi ce qu’il ressent sans agressivité. Par exemple, il pourra dire « Je suis fâché quand tu éteins la console sans me prévenir, parce que j’étais au milieu d’une partie » plutôt que de crier ou de taper. Ainsi, le message-Je favorise un dialogue respectueux dans les deux sens.
Bien sûr, passer du « Tu » au « Je » demande de l’entraînement et un effort de gestion de soi de la part du parent. Sur le moment, quand la colère monte, il est parfois difficile de ne pas exploser en reproches. La méthode Gordon invite le parent à faire un pas de côté, à identifier ce qu’il ressent vraiment (peur, fatigue, déception, etc.) et à l’exprimer posément. En parlant ainsi de soi, on évite de placer l’enfant sur la défensive. Le message passe beaucoup mieux : l’enfant comprend que son comportement a un impact sur son parent, sans se sentir accusé d’être « méchant » ou « nul ». Cela ouvre la porte à ce qu’il réfléchisse à son comportement et à ce qu’il peut faire pour y remédier, plutôt que de se braquer.
Des conflits sans perdant : la méthode gagnant-gagnant
Malgré toute la bienveillance du monde, des conflits surviennent inévitablement dans la vie de famille. Les désaccords peuvent porter sur le respect des règles (les devoirs scolaires, l’heure du coucher, les écrans, les sorties…) ou sur des besoins qui s’opposent (le parent veut du calme, l’enfant veut jouer, par exemple). Traditionnellement, deux schémas se répètent souvent : soit le parent impose sa décision par la force de l’autorité (le parent « gagne » et l’enfant « perd »), soit le parent cède pour éviter la crise (l’enfant « gagne » et le parent « perd » en quelque sorte, renonçant à la limite qu’il voulait poser). Le Dr Gordon propose une troisième voie : la résolution de conflit sans perdant, où tout le monde sort gagnant-gagnant. L’idée est de chercher ensemble une solution acceptable pour les deux parties, au lieu de tomber dans le rapport de force.
Comment s’y prendre concrètement ? Voici une approche en plusieurs étapes que l’on peut appliquer selon l’âge de l’enfant :
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Identifier le problème de chacun – D’abord, chaque partie exprime son point de vue et ses besoins. Le parent peut utiliser l’écoute active pour bien comprendre ce que veut l’enfant, et formuler aussi son propre besoin avec un message-Je. Il s’agit de clarifier ce qui pose problème pour chacun, sans blâme. Par exemple : « Tu voudrais continuer à jouer encore une heure (besoin de s’amuser) et de mon côté je suis inquiet parce qu’il est tard et que tu vas être fatigué demain (besoin de santé et de repos). »
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Chercher des solutions ensemble – Parent et enfant réfléchissent côte à côte, plutôt que l’un contre l’autre. On encourage l’enfant à proposer des idées, et le parent en propose aussi. A cette étape, on accueille toutes les suggestions sans juger tout de suite. Par exemple, l’enfant propose « Et si je me levais plus tard demain matin ? » ou « Je peux finir cette partie et ensuite j’arrête ». Le parent propose de son côté « Je peux te laisser jouer 15 minutes de plus ce soir, et en échange tu te couches sans rechigner juste après ». L’important est de montrer qu’on collabore pour trouver une issue.
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Évaluer et choisir une solution gagnant-gagnant – Ensemble, on discute des idées émises et on choisit la solution qui satisfait au mieux les deux. Chacun doit se sentir à l’aise avec l’accord trouvé. Dans notre exemple, parent et enfant pourraient convenir : « D’accord pour 15 minutes de jeu en plus. En retour, tu éteins ensuite sans protester et tu vas te coucher. » L’enfant a gagné un temps de jeu supplémentaire, le parent a gagné le respect de l’heure de coucher avec un léger décalage, et tous deux ont le sentiment d’avoir été entendus.
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Appliquer la solution et ajuster si nécessaire – On met en pratique l’accord conclu et on voit comment cela se passe. Si la solution ne fonctionne pas bien, on n’hésite pas à en rediscuter ultérieurement pour l’adapter. Ce processus apprend à l’enfant qu’un problème peut souvent être résolu par le dialogue et le compromis, plutôt que par la force ou la soumission.
Cette méthode demande du temps et de la patience, surtout au début. Il est parfois plus rapide de trancher autoritairement, mais cela a un coût relationnel que la méthode gagnant-gagnant évite. En impliquant l’enfant dans la recherche de solution, on lui montre qu’on valorise son point de vue. Cela développe son sens des responsabilités et ses capacités de résolution de problèmes. L’enfant apprend qu’il n’a pas besoin de se rebeller pour obtenir gain de cause, ni de tout accepter en silence : il peut s’exprimer et contribuer à résoudre le conflit. Ce modèle « sans perdant » est particulièrement utile avec les adolescents, qui réclament plus d’autonomie. Plutôt que d’entrer dans un bras de fer (par exemple, confisquer le téléphone portable d’un ado qui dépasse le temps d’écran, ce qui crée souvent rancune et contournement des règles), on peut discuter ensemble des préoccupations (santé, performance scolaire, besoin de détente) et convenir de limites mutuellement acceptées. L’ado se sent respecté et traité en partenaire, ce qui l’incite davantage à respecter l’accord conclu.
Le respect mutuel comme fondement de la relation
Au cœur de la méthode de Thomas Gordon se trouve une valeur fondamentale : le respect mutuel entre parents et enfants. Dans une éducation traditionnelle autoritaire, on attend souvent de l’enfant un respect à sens unique – « obéir aux parents, point final » – sans pour autant traiter l’enfant avec le même égard. La pédagogie bienveillante, au contraire, considère que le respect ne se commande pas, il se cultive. En écoutant l’enfant activement, en communiquant sans agressivité et en le faisant participer aux décisions qui le concernent, le parent montre l’exemple du respect. L’enfant sent que ses pensées et ses émotions comptent, même s’il n’a pas le dernier mot sur tout. En retour, il apprendra à respecter les règles et les personnes, non par crainte de la punition, mais parce qu’il aura intégré cette valeur de respect dans son vécu quotidien.
Le respect mutuel ne signifie pas que l’enfant fait ce qu’il veut quand il veut. Il y a toujours un adulte qui guide, qui fixe un cadre pour la sécurité et le bien-être de tous. Simplement, ce cadre est posé avec empathie et bienveillance, pas de façon rigide ou humiliante. Par exemple, un parent respectueux évitera de ridiculiser ou de rabaisser son enfant, que ce soit en public ou en privé. Même lorsqu’il doit corriger un comportement, il le fera en privé, avec calme, en expliquant pourquoi ce comportement pose problème, plutôt que de crier ou de punir devant tout le monde. De la même manière, un enfant élevé dans le respect mutuel comprendra qu’un non du parent n’est pas arbitraire : c’est parce que le parent a aussi des besoins (de repos, de sécurité, de ponctualité…) et des limites à faire respecter. Il apprendra à prendre en compte ces besoins de l’adulte, tout comme ses parents prennent en compte les siens.
On peut illustrer cela par une petite anecdote. Un père rentre du travail, épuisé, et trouve le salon sens dessus dessous : jouets éparpillés, coussins par terre. Son enfant de 4 ans joue bruyamment après une journée d’école. Plutôt que de crier « J’en ai assez du bazar, file dans ta chambre, tu es insupportable ! », le papa prend une grande respiration et dit : « Je suis très fatigué ce soir et j’ai besoin de calme en rentrant. J’aime te voir t’amuser, mais là j’ai vraiment besoin que ce soit plus tranquille. Qu’est-ce qu’on peut faire ? ». L’enfant, même à 4 ans, comprend que papa est fatigué. Il propose par exemple de continuer son jeu en silence sur le tapis, ou le père peut suggérer de ranger ensemble une partie des jouets et de mettre un dessin animé calme pour se reposer un moment. Dans les deux cas, l’enfant n’a pas été traité durement, et le père a exprimé son besoin sans irrespect. Le compromis trouvé respecte chacun : le parent retrouve un peu de calme, l’enfant garde la possibilité de jouer dans un cadre plus posé. Ce genre de situation du quotidien, gérée dans le respect mutuel, renforce la complicité parent-enfant. L’enfant se sent aimé et respecté même quand il doit s’adapter aux demandes du parent, et le parent se sent respecté dans son rôle sans avoir eu besoin de crier ou punir.
Le respect mutuel crée ainsi un cercle vertueux. L’enfant qui se sent respecté va naturellement respecter les autres. Il grandira avec une bonne estime de soi, car on ne l’aura pas rabaissé ni fait sentir indigne. Et un enfant qui a confiance en lui et en ses parents est plus ouvert au dialogue, plus coopératif, même à l’adolescence quand vient le besoin de tester les limites. De plus, la relation de respect mutuel prépare l’enfant à devenir un adulte respectueux d’autrui, capable d’écoute et d’empathie – en somme, un adulte épanoui et responsable.
Conclusion : vers une parentalité bienveillante et épanouissante
Éduquer sans punir, comme le propose le Dr Thomas Gordon, c’est avant tout communiquer mieux avec son enfant. En adoptant l’écoute active, en privilégiant les messages en « Je » et en recherchant des solutions gagnant-gagnant, les parents peuvent instaurer un climat de confiance et de respect dans la famille. Les bénéfices d’une telle approche se font sentir à tout âge : les jeunes enfants gagnent en sécurité émotionnelle et en coopération, les adolescents apprécient d’être traités avec considération et participent plus volontiers aux discussions familiales. Plutôt que de voir l’autre comme un adversaire à contrôler, parents et enfants se voient comme des alliés qui traversent ensemble les défis du quotidien.
Bien sûr, passer d’un modèle punitif à une pédagogie bienveillante ne se fait pas du jour au lendemain. Cela demande de désapprendre certains réflexes (comme crier ou sanctionner immédiatement) et d’apprendre de nouvelles compétences relationnelles. Il arrivera encore à tout parent de s’impatienter ou d’échouer à appliquer parfaitement la méthode – et c’est normal. L’important est de rester cohérent et persévérant dans l’intention bienveillante. Avec le temps, on constate que les enfants deviennent plus responsables, plus à l’écoute à leur tour, et que les conflits perdent en intensité. Un foyer sans punition n’est pas un foyer sans limites, c’est un foyer où les limites sont posées dans le respect et la compréhension.
En fin de compte, le message central d’Éduquer sans punir est porteur d’espoir pour les familles. Il montre qu’il est possible d’élever des enfants sereins, respectueux et autonomes sans passer par la case « punition ». En appliquant ces principes, les parents construisent avec leurs enfants une relation basée sur la confiance mutuelle, qui perdurera à l’âge adulte. N’est-ce pas là le souhait de tous les parents ? Une éducation sans punir, c’est un investissement sur le long terme : on consacre du temps et de la patience aujourd’hui pour former les adultes empathiques et responsables de demain. Chaque petit pas – écouter une histoire de chagrin, formuler calmement un besoin, trouver un compromis – rapproche du but d’une parentalité bienveillante et épanouissante, tant pour l’enfant que pour le parent. Il ne reste plus qu’à oser essayer ces outils au quotidien, un jour à la fois, et constater les changements positifs dans la vie de famille. Comme le suggère la méthode du Dr Gordon, la discipline peut rimer avec bienveillance, au plus grand bénéfice de tous.
Sources : Thomas Gordon, Éduquer sans punir – Apprendre l’autodiscipline aux enfants (Éditions Marabout).